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Macroéconomie
11.10.2019
Arne Maes Senior Economist

Le Prix Nobel d’Economie souffle ses 50 bougies

Comme chaque année, nous attendons avec impatience de connaître le nom du nouveau laureat (ou lauréate) du Prix Nobel d’Economie. Le prix sera remis le lundi 14 octobre par le Roi de Suède, Carl Gustaf, à Stockholm. Qui succèdera à William Nordhaus et Paul Romer ?

La reconnaissance annuelle du meilleur économiste est en réalité le petit dernier des Prix Nobel. Le scientifique suédois Alfred Nobel n’avait pas prévu de prix pour cette science qui n’en était qu’à ses balbutiements au début du siècle dernier. Les prix Nobel de Physique, de Chimie, de Médecine, de Littérature et de la Paix ont été décernés pour la première fois en 1901.

Le prix d’Economie a vu le jour en 1968 lorsque la banque centrale suédoise a fait une donation au fonds Nobel, qui a décerné en 1969* un premier prix d’Economie au Norvégien Ragnar Frisch et au Néerlandais Jan Tinbergen.

Candidats pour 2019

Comme à son habitude, le groupe Web of Science a analysé le nombre de fois où les chercheurs en économie ont été cités dans les dernières publications.. Ces citations donnent une idée des économistes « nobelisables ». Brian Arthur et Ariel Rubinstein figurent en bonne place dans cette liste.

Le Nord-Irlandais Arthur est reconnu pour sa contribution à la description de la théorie moderne des rendements croissants. Il a grandement contribué à une meilleure compréhension des secteurs à forte intensité technologique, dans lesquels l’effet de réseau joue un rôle important. Il est également un des pionniers de la théorie de la complexité, à laquelle il a activement collaboré dès la fin des années 1980 au célèbre Institut de Santa-Fe

Ariel Rubinstein, né à Jérusalem, s’est spécialisé dans la théorie des jeux et des limites de la rationalité. Ce dernier thème a particulièrement gagné en importance suite à l’émergence de l’économie comportementale (cf. la contribution d’Arne Maes sur ce sujet). Vu le récent couronnement de Richard Thaler, il y a peu de chance que le jury du Nobel prime à nouveau cette discipline.

Et les femmes ?

Il est frappant de constater que c’est le Prix Nobel d’Economie qui affiche le ratio femmes/hommes le plus faible. La seule co-lauréate féminine du Prix à ce jour est Elinor Ostrom. Elle a obtenu l’ultime consécration en 2009 pour sa contribution à l’analyse des biens publics. A première vue, la probabilité pour que cette édition vienne changer les choses est plutôt faible.

Nous aimerions cependant citer deux autres noms.

La Suédoise Katarina Juselius a repoussé les limites dans le domaine de l’économétrie et de l’analyse des séries temporelles. Détail intéressant : elle a mené ses recherches avec… son mari Søren Johansen. Ils ont publié ensemble plusieurs études dans de prestigieux magazines scientifiques.

Enfin, nous pensons que Mariana Mazzucato mérite toute notre attention. Cette économiste italo-américaine rend les études académiques accessibles à un plus large public (cf. entre autres l’article d’Arne Maes). Elle s’appuie sur un modèle de croissance durable et inclusive. Ce message peut, à l’instar de la reconnaissance de la contribution écologique de Nordhaus l’an dernier, trouver un écho particulier dans le difficile environnement économique que nous connaissons aujourd’hui.

* pour un aperçu des 50 ans de Prix Nobel d’Economie : https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/0569434519852429

Les opinions exprimées dans ce blog sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement la position de BNP Paribas Fortis.
Arne Maes Senior Economist
Arne Maes (né en 1985 à Ekeren) détient un Master of Science en Ingénierie commerciale de l’université d’Anvers, avec spécialisation en politique économique. Au sein de la banque, Arne est expert en économie belge et travaille, de surcroît, à la création et l’entretien des modèles de prévision du service, ainsi qu’au développement de nouvelles idées de recherche. En savoir plus

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