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BNP Paribas Fortis CSR
18.11.2014

Mémoire d’une banque: La Grande Guerre

La guerre éclate alors que la situation de la Société Générale de Belgique (la future Générale de Banque) et de la Caisse Générale d’Épargne et de Retraite (CGER) est des plus prospères.

Pendant les années de conflit, ces institutions qui ont précédé BNP Paribas Fortis allaient jouer un rôle majeur dans l’organisation du ravitaillement du pays.

Août 1914 – Après l’attentat de Sarajevo, perpétré le 28 juin 1914, l’Europe entière s’embrase en quelques semaines. Bien que neutre, la Belgique est  précipitée dans le conflit.

Le 4 août, l’armée allemande pénètre en Belgique. Les forts de Liège sont le premier obstacle sur la voie qu’elle s’est tracée jusqu’à Paris. Leur résistance héroïque sauvera la France et la Grande-Bretagne d’un désastre militaire. Les Allemands répliquent par une politique de terreur. Du 5 au 26 août 1914, ils passent par les armes plus de 6.500 civils belges et détruisent plus de 20.000 habitations.

Secours alimentaire – Coupée des pays qui subviennent habituellement à ses besoins, la population belge est très rapidement menacée de famine. En septembre 1914, des hommes d’affaires fondent le Comité Central de Secours et d’Alimentation de Bruxelles pour recenser les ressources alimentaires disponibles et en organiser la répartition. En octobre, l’action est étendue à tout le pays avec la création du Comité National de Secours et d’Alimentation (CNSA). Coordonné par Emile Francqui, un directeur de la Société Générale de Belgique, ce Comité obtient des autorités belligérantes (allemandes et britanniques) l’autorisation d’importer des vivres en Belgique occupée, sous la surveillance de pays neutres: Etats-Unis, Espagne et Pays-Bas. Puis, une structure distincte du CNSA est créée, la Commission for Relief in Belgium (CRB). Elle recueille des fonds, achète des vivres, les fait transporter jusqu’aux ports de Rotterdam et d’Anvers, vérifie qu’elles ne soient pas réquisitionnées par les forces allemandes. Financé par le gouvernement belge et des dons privés, le CNSA réussira à nourrir huit millions de personnes, Belges mais aussi Français du Nord, coupés de leur mère-patrie par la ligne de front. La Société Générale de Belgique et ses filiales contribuent largement à cette opération humanitaire par des dons et des avances sans intérêt et en mettant leur personnel à sa disposition.

Les activités bancaires et financières –  Fin juillet 1914, alors que le gouvernement décrète la mobilisation, les épargnants se précipitent aux guichets de la CGER (*) et des banques pour retirer leurs avoirs. Pour éviter une banqueroute générale, le ministre des Finances gèle les effets de commerce et limite les retraits d'argent.

Après la panique financière des premiers jours, les retraits diminuent très vite. Bientôt, on observe même le phénomène inverse: la vie économique s’arrête, entreprises et commerçants ne trouvent plus d’emploi à leurs fonds de roulement et les confient aux établissements de crédit. Une partie de ces dépôts, pléthoriques, sert à escompter les traites émises par les oeuvres de ravitaillement et à financer les communes, confrontées à la misère de la population. 

L’activité industrielle – Durant l’été 1915, Jean Jadot, gouverneur de la Société Générale de Belgique, propose aux autorités allemandes d’autoriser la Belgique à importer certaines matières premières pour approvisionner ses entreprises.  L’Allemagne s’engagerait à ne confisquer ni matières premières, ni produits manufacturés, qui seraient réexportés vers des pays neutres. Malheureusement, ce projet n’aboutira toutefois pas. Les déportations se poursuivent. L’activité industrielle décline rapidement. À la fin de la guerre, le chômage frappe plus de 600.000 travailleurs.

Contacts avec l’étranger – En 1914, la Société Générale de Belgique possède un réseau de 21 banques filiales, actives dans notre pays mais aussi en Chine, en Égypte, en Grande-Bretagne, en Amérique latine et au Congo.

L’occupation du pays complique singulièrement les relations avec ces filiales. Depuis Londres, Edmond Carton de Wiart dirige les opérations de la Société Générale à l’étranger.

Reconstruire la paix – En novembre 1918, la Société Générale de Belgique se trouve devant un pays à reconstruire. Elle témoigne d’un dynamisme prodigieux. Elle participe à la création de nouvelles entreprises, prend ou majore ses participations dans des sociétés comme les Ateliers de Constructions Electriques de Charleroi (ACEC) et la Société des Wagons-Lits, se porte garante pour des sociétés belges ou luxembourgeoises, leur permettant de consolider leurs dettes, de remplacer le matériel qui leur a été enlevé par l’occupant, de réparer leurs installations.

(*) A l’époque, la CGER opère sur le territoire belge par l’intermédiaire des comptoirs de la Banque Nationale et des bureaux de poste.


Les épisodes tragiques qui ont marqué notre pays durant la guerre 1914-1918 sont relatés plus en détail dans les articles ci-contre. Voyez aussi notre galerie de photos.


‘Mémoire d’une banque’ – Cet article est le quatrième de la série 'Mémoire d'une banque', dans laquelle BNP Paribas Fortis propose des récits et anecdotes sur différents événements de notre histoire économique et sociale. Voyez nos articles précédents: 

La première femme à la banque et l'évolution du rôle de la femme dans le monde du travail

Genèse des congés payés en Belgique

Construction de la ligne de chemin de fer Pékin – Hankou
 

Consulter les archives de BNP Paribas Fortis – Vous souhaitez consulter, reproduire ou publier des extraits des archives d’entreprises qui ont précédé BNP Paribas Fortis, comme la Société Générale de Belgique, la Générale de Banque, la Caisse Générale d’Epargne et de Retraite (CGER) ou le Crédit à l’Industrie?

Envoyez un mail à historicalarchives@bnpparibasfortis.com pour prendre rendez-vous.

Nos archives sont gérées par le BNP Paribas Fortis Historical Centre, située à 1000 Bruxelles, 2 rue des Sols (en face de la Gare Centrale).
 

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