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BNP Paribas Fortis Economie
22.03.2013

Agrifrance: le marché foncier rural poursuit sa hausse en 2012

Le marché foncier rural a poursuivi sa tendance à la hausse en 2012. Sur un an, le prix des terres agricoles a progressé de 14% tandis que la hausse des prix des forêts se situe entre 5 et 10 %. Véritables micromarchés avec une gamme de prix extrêmement large – comptez 27.440 euros/ha dans le Bordelais à 2,5 millions d'euros /ha pour un Pomerol – les vignobles ont connu un assainissement des prix.

Retrouvez les détails de la note de conjoncture ci-dessous.

Agrifrance, une filiale de BNP Paribas Wealth Management, vient de publier sa note de conjoncture annuelle qui répond à certaines interrogations dans le domaine des placements. Investissement peu risqué et dont les performances sont décorrélées de celles des marchés financiers, le foncier rural joue plus que jamais un rôle de valeur refuge. "En dépit d'un environnement économique européen morose, le marché du foncier rural français s'est révélé dynamique en 2012, assure Benoît Léchenault, responsable d'Agrifrance. "Les terres agricoles, vignes et forêts continuent de susciter l'intérêts d'épargnants en quête de valeurs tangibles mais il faut être prêt à accepter d'immobiliser une partie de son patrimoine sur le long terme car de manière générale, les clients qui achètent du foncier conservent ces terres sur deux ou trois générations".

A travers cette note de conjoncture, il faut distinguer trois secteurs : la forêt, les terres agricoles et les vignobles.

Du côté des forêts, en dépit d'un prix en baisse de 15 % pour les feuillus et de 18 % pour les résineux, le prix du foncier a augmenté de manière similaire entre 2011 et 2012. Voici 24 mois, le prix moyen avait augmenté de près de 10 % pour atteindre un montant de l'ordre de 4.000 euros/ha. Pour 2012, les statistiques ne sont pas encore définitivement établies, mais Agrifrance annonce une hausse de l'ordre de 5 à 10 % pour un prix moyen situé entre 5.000 et 6.000 euros/ha. "Aujourd'hui, il y a peu d'offre et beaucoup de demande : les propriétaires forestiers ont la main sur leur produit et peuvent le vendre", confie Benoît Léchenault.

Pour les terres agricoles, les belles récoltes de l'an dernier en France et l'envolée des cours à l'échelle mondiale ont assuré aux céréaliers un revenu moyen de 74.400 euros. Cette bonne santé se répercute dans le prix des terres. En 2012, le prix moyen du foncier agricole s'est établit autour de 5.275 euros/ ha. Soit une progression de 14 % sur un an. En dix ans, le prix du foncier agricole a augmenté de 74 % en valeur.

Si la vigne a particulièrement souffert des caprices du ciel l'an dernier, acquérir une exploitation viticole nécessite encore d'avoir un capital de départ confortable. Dans le Bordelais, le ticket d'entrée démarre à 27.440 euros /ha mais il peut rapidement atteindre 1,16 million d'euros /ha pour un Saint-Emilion et 392.000 euros /ha pour un Pessac-Léognan. Pour les appellations prestigieuses cotent à des niveaux supérieurs: 2 millions d'euros /ha pour un Pauillac et 2,5 millions d'euros /ha pour un Pomerol (+27 % sur douze mois). Pointons encore que la Champagne garde son attrait avec un prix moyen par hectare supérieur au million d'euros en 2012, soit une progression de 3,5 %.

Enfin, malgré l'appétit des Chinois pour le vignoble français, les investisseurs étrangers sont moins présents sur le marché du foncier rural. En 2011, 6.000 hectares sont passés aux mains d'investisseurs étrangers. Cela représente seulement 1,1 % des surfaces cédées et 1.600 transactions sur les 218.000 opérations réalisées sur l'année.

La crise a aussi affecté le moral des Britanniques, pourtant friands de résidences secondaires dans le sud de la France et ils ne représentent plus que 50 % des acquéreurs étrangers, contre 70 % en 2004. Les ressortissants du Benelux représentent l'autre grosse part des investisseurs étrangers (32%).

Précisons encore que les premières acquisitions de vignobles bordelais par des Asiatiques datent de 1997. En quinze ans,ils ont acheté environ 35 vignobles et 750 hectares de vignes. Mais c’est surtout ces deux dernières années qu'ils ont manifesté leur intérêt pour le Bordeaux : 17 acquisitions en 2011 et une dizaine en 2012.

"Mis en perspective avec les entreprises du CAC 40, dont 40 % sont aux mains d'investisseurs étrangers, le marché foncier rural est assez peu investi par les étrangers", conclut Benoît Léchenault.

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