Le mois dernier, l’équipe d’Economic Research a été invitée par l’entreprise Sirris à Courtrai. Sirris propose un soutien aux entreprises pour élaborer, tester et mettre en place des innovations technologiques. L’entreprise travaille avec plusieurs PME belges à l’optimisation de leurs processus de production, ce qui permet aux sociétés des secteurs à forte intensité de main d’œuvre de mieux concurrencer les pays à bas salaires. Et cela ne se résume pas uniquement à installer des écrans tactiles dernier cri, des capteurs ou de la robotique. Une réduction bien réfléchie du nombre de manipulations sur une ligne d’assemblage manuel peut déjà générer d’énormes gains de productivité.
Horizon 2020
Des chercheurs de la Harvard Business School et du Centre Européen de recherche économique ont publié la semaine dernière les résultats du programme-cadre de l’UE « Horizon 2020 ». Horizon 2020 est un programme européen de recherche et d’innovation doté d’un budget de 80 milliards d’euros.
Son objectif est d’améliorer la compétitivité européenne. Les pays européens sont à la traîne en termes d’investissements en Recherche et Développement (R&D) par rapport aux Etats-Unis. Par ailleurs, les nouveaux développements aux Etats-Unis se traduisent plus rapidement en gains de productivité.
C’est précisément cet aspect qui a mobilisé l’attention des chercheurs. Ils sont partis de données de la Fraunhofer-Gesellschaft (FG), une organisation qui s’occupe de recherche appliquée. Les collaborateurs de la FG travaillent avec des entreprises de différents secteurs, pour tenter de résoudre des problèmes technologiques spécifiques au domaine de la production.
Transfert de technologie
Les chercheurs ont constaté que les entreprises qui collaboraient avec la FG s’en sortaient bien, avec une hausse moyenne de leur chiffre d’affaires de 21%, et une augmentation de 11% de leur productivité.
Toujours selon ces chercheurs, il est tout aussi important que cette collaboration génère également des changements dans la stratégie d’innovation de ces entreprises. Ils ont constaté que celles qui collaboraient avec la FG enregistraient une hausse du nombre de collaborateurs diplômés de l’enseignement supérieur et réalisaient une plus grande part de leur chiffre d’affaires à partir de nouveaux produits et services.
Les chercheurs concluent que la stratégie de R&D se focalise trop souvent sur les dépenses d’investissement. Ils plaident pour des organisations plus fortes, facilitant le transfert des technologies.