On fait le point épisode 32 : La nouvelle économie mondiale

Dans ce 32e épisode du podcast « On fait le point », le Chief Economist Koen De Leus et le Chief Strategy Officer Philippe Gijsels discutent de leur dernier livre, « De nieuwe wereldeconomie », et plus particulièrement des sujets suivants :

  1. Le monde se situe à un point de basculement : à quoi devons-nous nous attendre ?
  2. Plaidoyer pour une taxe climatique équitable et pour une transition énergétique mondiale.
  3. Les nouvelles technologies peuvent sauver le climat et donner un coup de pouce à la productivité.
  4. Les investisseurs doivent s’attendre à davantage de volatilité, mais il y aura également des opportunités.
Dans ce synopsis, nous résumons les principales idées de cet épisode. Envie d’en savoir plus ? Vous pouvez écouter le podcast – en néerlandais – via les canaux habituels.

Que pouvez-vous attendre de ce synopsis ?

Koen et Philippe expliquent pourquoi le monde se situe à un point de basculement. Le temps où l’inflation et la volatilité étaient quasi inexistantes fait désormais partie du passé. Nous naviguons sur une mer agitée, au milieu d’une tempête faite de changements climatiques, de conflits et d’incertitudes. Mais il y a aussi de l’espoir. Les nouvelles technologies peuvent nous aider à résoudre la problématique du changement climatique, à condition d’imposer une taxe mondiale pour le climat. La combinaison entre l’intelligence artificielle et l’informatique quantique promet de booster la productivité de 10% par an.

Après cette courte introduction, passons au synopsis.

Un tournant, pour le pire ou le meilleur ?

Le monde se situe à un point de bascule. Nous avons mangé notre pain blanc. Entre 1989 et 2007, c’est-à-dire plus ou moins entre la chute du Mur de Berlin et la grande crise financière, nous avons connu la Great Moderation, une période de faible volatilité, de faible inflation et de taux bas.

Cette période de relative insouciance est révolue. Nous sommes en train de traverser une « perfect storm », et nous commençons à ressentir les premières conséquences tangibles du changement climatique, des tensions multipolaires et des guerres. La Chine menace l’hégémonie des États-Unis. L’Europe doit choisir et perdra. Les difficultés budgétaires du Royaume-Uni et la réaction des marchés sont un signe avant-coureur d’autres problèmes plus graves encore. Nous ressentons aussi pleinement l’impact du vieillissement des populations dans les pays occidentaux, notamment sous la forme de pénuries sur le marché de l’emploi.

Mais il y a aussi des raisons d’espérer : il existe des solutions au problème climatique. La volatilité des marchés financiers offre aussi des opportunités. Les nouvelles technologies peuvent aider à contrôler la question climatique et donner un coup de pouce à la productivité.

Nous avons besoin d’une taxe climatique équitable

Les conséquences du changement climatique seront plus graves pour les pays émergents que pour les pays développés car ils ne disposent pas des moyens nécessaires à la transition – pourtant indispensable – vers une économie décarbonée.

La mise en place d’une taxe carbone sur la base des principes de Rajan Ranghuram, l’ancien gouverneur de la banque centrale indienne, est la meilleure solution. Ces principes prévoient que la taxe soit payée par les pays émettant plus de CO2 per capita que la moyenne et que ceux qui émettent moins que la moyenne reçoivent davantage de moyens. Un tel système encouragerait les gros pollueurs à décarboner leur économie (afin de réduire la facture), tandis que les petits pollueurs auraient les moyens de faire la même chose.

L’ensemble des pays développés verseraient ainsi chaque année 100 milliards de dollars dans un fonds (10 dollars par tonne de CO2 dépassant la moyenne mondiale x nombre d’habitants). Cet argent pourrait ensuite être utilisé comme levier pour donner des garanties et attirer des capitaux du secteur privé. Un levier de 9 pour 1 est réaliste. On parle donc d’un potentiel d’investissement de 1.000 milliards de dollars par an pour la transition climatique dans les pays émergents.

Les innovations peuvent résoudre les problèmes climatiques et améliorer la productivité

La problématique du climat pourra être en partie résolue par des changements de comportement. Nous devrons vivre et voyager différemment. L’économie deviendra circulaire et plus biologique. Mais, en fin de compte, la vraie solution viendra de l’innovation et des technologies. Les batteries peuvent sauver le monde. Nous pouvons aussi espérer que des avancées majeures auront lieu au niveau du rendement des énergies renouvelables. Et peut-être la fusion nucléaire tiendra-t-elle ses anciennes promesses ?

La technologie peut être un « game changer » pour la productivité. D’ici 2030, grâce à l’IA, nous nous attendons déjà à une hausse de la productivité d’un point de pourcentage. Et si nous réussissons à combiner l’IA avec l’informatique quantique, plusieurs esprits éclairés nous prédisent une augmentation de la productivité de 10% par an pendant un certain temps. Cela pourrait compenser la perte de productivité due au vieillissement de la population.

Qu’est-ce que tout cela signifie pour les investisseurs ?

À un moment charnière de l’histoire, il est essentiel de faire les bons choix. La seule certitude concernant les marchés financiers des années à venir est leur volatilité. Mais cela crée aussi des opportunités. Les investisseurs peuvent se poser la question suivante : de quoi aurons-nous davantage besoin dans dix ans par rapport à aujourd’hui ? La réponse semble évidente : de semi-conducteurs, de robotique, de cybersécurité, d’énergies renouvelables, ainsi que des matières premières nécessaires à la transition vers un système énergétique plus durable. Les moments où ces valeurs subiront des corrections temporaires pourraient constituer des opportunités d’achat.

AVERTISSEMENT

Ce texte est un synopsis du podcast « On fait le point », enregistré le 20 novembre 2023. Les opinions exprimées dans ce podcast et dans ce résumé sont celles du modérateur et des personnes interviewées et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de BNP Paribas Fortis.