La partie la plus importante de son discours fut celle où elle déclarait : « au cours notre réunion prévue un peu plus tard dans le mois, le comité évaluera si le taux d’emploi et l’inflation continuent à évoluer conformément à nos attentes. Le cas échéant, il faudra à nouveau modifier le taux des fonds fédéraux (‘federal funds rate’). »
Cette perspective de hausse a poussé le taux à deux ans vers des sommets, soit 1,341%, le plus haut niveau de cette année, et également un record depuis 2009. A la fin de la séance, le taux était retombé à 1,305%. Il n’en reste pas moins qu’avec un rallye de 16,2 points de base, le taux à deux ans affiche la hausse hebdomadaire la plus importante depuis février 2015.
Le marché obligataire à court terme croit donc à une prochaine hausse des taux. Pour cette année, le consensus des économistes table sur 3 hausses, c’est-à-dire le même nombre que l’estimation moyenne des gouverneurs de la Fed en décembre 2016. Pour 2018 également, la Fed s’attend à 3 hausses (BNP Paribas s’attend à 4 hausses), et à 3 hausses en 2019. Les taux directeurs devraient donc se rapprocher des 3% fin 2019. Les futures de la Fed, qui reflètent les attentes du marché, pointent aujourd’hui en direction d’un taux de 1,8-1,9%.
Les marchés n’anticipent pas encore l’accélération de la normalisation des taux attendue pour les prochaines années. Pour l’instant, le taux à long terme à 2,49%, ne dépasse pas le taux du début de l’année. Les marchés d’actions apprécient clairement cette situation. Wall Street bat tous les records malgré des valorisations déjà élevées. La croissance, et donc aussi les perspectives de bénéfices, semblent au beau fixe. Les taux restent bas et la hausse du dollar limitée. Une fois atteinte la limite psychologique des 2,5%, peut-être après la réunion de la Fed des 14-15 mars, les 3% seront alors très proches. Ceux qui investissent en actions devront être vigilants et suivre de près la manière dont les marchés d’actions et de change réussiront à absorber ce changement.