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Macroéconomie
19.10.2017
Arne Maes Senior Economist

Les robots pourront bientôt nous remplacer : que nous réserve l’avenir ?

On trouve de plus en plus de robots dans les entreprises. Dans certains pays, l’automatisation est tellement poussée que la crainte de licenciements massifs se retrouve à l’agenda de nombreux gouvernements… mais y a-t-il une solution ?

Il y a quelques semaines, la Fédération Internationale de la Robotique (FIR) a publié son rapport, World Robotics. Créée en 1987, cette organisation a pour mission de mettre l’industrie de la robotique en contact avec les autres secteurs industriels et les centres de recherche.

Le rapport révèle entre autres qu’en 2016, près de 300.000 robots industriels (RI) ont trouvé acquéreur. Cette industrie établit ainsi – et pour la quatrième année consécutive – un nouveau record de ventes. Le nombre de RI en activité est passé d’un peu plus de 1 million d’unités en 2008 à 1.800.000 robots l’an dernier. La FIR s’attend à ce que le monde compte 3 millions de robots opérationnels à l’horizon 2020.

Mais leur intégration ne se fait pas partout au même rythme.

Le graphique ci-dessous nous montre que la région Asie-Pacifique est clairement en tête. Dans le top 5 – qui accueille pratiquement 75% de l’ensemble des robots vendus dans le monde – on trouve la Chine, le Japon et la Corée du sud. Les grandes puissances économiques occidentales traditionnelles sont à la traîne.*

C’est surtout la Corée du sud qui sort du lot. Le pays détient le record absolu de « densité robotique ». En 2016, on comptait 631 robots pour 10.000 travailleurs dans l’industrie manufacturière, contre une moyenne mondiale d’à peine 75, ce qui démontre à ceux qui en doutaient encore que les Sud-Coréens ont clairement adopté la révolution digitale. Le pays du matin calme se profile comme un pionnier dans ce domaine, et plus uniquement sur le plan de la productivité.

En août dernier, le quotidien britannique The Telegraph a publié un article indiquant que la Corée du sud était le premier pays au monde à instaurer une « taxe sur les robots »**. Cette taxe utilise les gains de productivité de la nouvelle technologique pour dédommager les travailleurs qui perdent leur emploi (cf. également l’article publié par Arne Maes sur ce sujet). Ces dernières années, l’idée a gagné en popularité après notamment que l’ancien CEO de Microsoft, Bill Gates, lui ait apporté son soutien. Mais les opposants à cette taxe font également entendre leur voix .

Nous sommes curieux de voir si le projet aboutira.

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* … même si les Etats-Unis et l’Allemagne complètent le top 5.

** Pour être précis, les autorités sud-coréennes auraient proposé mettre progressivement un terme à l’avantage fiscal pour investissements dans l’automatisation. Techniquement parlant, cette mesure ne pourrait donc pas être considérée comme une hausse de la taxation de l’automatisation. 

Les opinions exprimées dans ce blog sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement la position de BNP Paribas Fortis.
Arne Maes Senior Economist
Arne Maes (né en 1985 à Ekeren) détient un Master of Science en Ingénierie commerciale de l’université d’Anvers, avec spécialisation en politique économique. Au sein de la banque, Arne est expert en économie belge et travaille, de surcroît, à la création et l’entretien des modèles de prévision du service, ainsi qu’au développement de nouvelles idées de recherche. En savoir plus

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