Les nouvelles économies apportent deux points de pourcentage au PIB. « La voie vers une réduction de la dette est maintenant ouverte », a déclaré le ministre grec des finances, Euclides Tsakalotos. La réduction de la dette est une des exigences du FMI pour participer au prochain programme d'aide après 2018. Sans compter que les statuts du FMI interdisent la participation à un programme de sauvetage si la dette d'un pays est considérée comme insoutenable. Récemment, le FMI a encore publié un rapport qui évoquait une augmentation de la dette grecque jusqu'à 275 % du PIB d'ici à 2060.
La dette grecque est-elle insoutenable ? Oui, si le financement officiel, peu coûteux, est remplacé par un financement par le marché. C'est le point de vue du FMI. Non, parce que, ces prochaines années, la Grèce pourra encore refinancer sa dette à des conditions très avantageuses et pour de très longues durées auprès du MES. C'est le point de vue de Klaus Regling, directeur du mécanisme européen de stabilité. Les obligations publiques grecques évolueront ainsi peu à peu vers des obligations zéro-coupon éternel. Jusqu'à ce que le vent tourne dans la zone euro et que quelqu'un ferme le robinet.
Un allégement de la dette est donc nécessaire à terme. Mais cela n'a de sens que si la Grèce peut également enregistrer une croissance économique sérieuse, avec des finances saines. Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. En 2016, la croissance grecque est tombée à zéro et, au dernier trimestre (en glissement trimestriel), l'économie s'est rétrécie de 1,2 %. Aujourd'hui, BNP Paribas table sur une croissance de 1,5 % en 2017, face aux 2,7 % de la Commission européenne et du FMI.
Des finances saines ont besoin de réformes structurelles. La Grèce est encore ravagée par les mauvaises pratiques politiques, la corruption et la faiblesse des institutions. La base imposable reste le talon d'Achille, avec 50 % des salariés exonérés de l'impôt des personnes physiques (contre 8 % en moyenne dans la zone euro). Le taux de recouvrement des impôts est effrayant. La dette fiscale envers l'État atteint aujourd'hui 70 % du PIB. Son recouvrement intégral ramènerait la dette publique grecque de 178 % du PIB vers un niveau comparable au niveau belge. La sécurité sociale est favorable à la classe moyenne et aux pensionnés mais laisse sur la route les salaires bas et les chômeurs. Ils sont entretenus par les pensions confortables des membres de la famille.
Continuer à bricoler et à accorder des crédits n'offre aucune perspective de solution durable. Il faut d'abord nettoyer les écuries d'Augias pour qu'une remise de dettes ait du sens.