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Marchés Financiers
31.05.2017
Sylviane Delcuve Senior Economist

Et si le scénario pour les prochains mois venait de changer ?

Attendons les prochains chiffres de croissance et d’inflation pour voir à quelle sauce les marchés seront arrosés cet été …..
  

Jusqu’il y a peu, les choses semblaient claires et l’analyse économique plutôt limpide : La victoire d’Emmanuel Macron a fait souffler un vent d’optimisme sur les marchés européens, la reprise se confirmait, avec de meilleurs chiffres publiés un peu partout et même une révision en hausse de la croissance en France, pays pourtant à la traîne sur ce chapitre. Depuis quelques mois, l’inflation était, elle aussi repartie à la hausse partout, des Etats-Unis, à l’Europe, en passant par le Royaume-Uni. Tout le monde s’est mis à tabler sur un resserrement des politiques monétaires, tant aux USA, où la prochaine hausse reste attendue pour le courant du mois de juin, qu’en Europe, où la pression sur la BCE monte aussi, au grand dam de Mario Draghi, qui ne sait comment tempérer ces attentes, répétant à qui veut l’entendre que l’inflation n’est pas si élevée et qu’elle reste en-deça de son objectif de 2% …..

La donne vient peut-être de changer, car les chiffres d’inflation publiés cette semaine, des 2 côtés de l’Atlantique, jettent un doute : l’inflation a été nettement plus faible en mai qu’en avril. Qui plus est, personne n’a l’air de parvenir à stabiliser le prix du baril de pétrole. Hier, l’OPEP a confirmé son programme de réduction de production, afin de lutter contre la surabondance d’or noir, liée au pétrole de schiste, mais les chances de succès de ce programme sont tellement faibles que plusieurs grandes banques, dont JP Morgan et Goldman Sachs en ont sèchement revu à la baisse leurs attentes pour les mois à venir. JPM va même jusqu’à diminuer le prix attendu pour 2018 de 10 dollars par rapport au niveau actuel.

Et la Chine ?

On le sait, la croissance en Chine joue un rôle déterminant sur le prix du pétrole, tant sa part dans la consommation mondiale est élevée. La santé de la seconde plus grande économie du monde est sujette à caution ces derniers jours, avec de nouvelles inquiétudes sur les dérapages dans le shadow banking et les tentatives jugées vaines du gouvernement, de freiner le ralentissement de l’activité en procédant à de grosses dépenses publiques. L’agence de notation Moody’s ne s’y est pas trompée, et a justifié le downgrade de la notation de la dette chinoise, le 24 mai, par le fait qu’il n’y avait absolument pas de marge de manœuvre en ce sens, vu la hauteur et la rapide détérioration des finances publiques chinoises. Si le ralentissement chinois devait se confirmer, les conséquences sur les prix des matières premières seraient immédiates, et le discours des banques centrales s’en ressentirait aussi ….

Attendons les prochains chiffres de croissance et d’inflation pour voir à quelle sauce les marchés seront arrosés cet été …..

Inflation

 

Les opinions exprimées dans ce blog sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement la position de BNP Paribas Fortis.
Sylviane Delcuve Senior Economist
Master en Economie de l’ULB Economiste de la salle des marchés de la première banque du pays pendant 10 ans Responsable crédit pour les produits structurés. Nombreuses expériences dans l’enseignement : ULB, Solvay, ULG, HEC St Louis En savoir plus

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