La pénurie de main d’œuvre commence d’ailleurs à se faire sentir, comme s’en plaignent de nombreux patrons d’entreprises. L’indicateur de confiance dans l’industrie, publié tous les mois par la Commission Européenne, illustre bien le phénomène (voir graphique) : nous y retraçons les facteurs qui limitent la confiance, et on voit bien que le manque de main d’œuvre pose problème outre-Rhin: l’indicateur n’a jamais été aussi haut ! La comparaison avec notre pays est d’ailleurs flagrante ….
C’est dans ce contexte que viennent de démarrer les négociations sur les hausses salariales du pays. Le plus grand syndicat, celui des métallurgistes ouvre le bal, comme toujours et revendique cette fois une hausse de 6% des salaires pour les 4 millions de travailleurs du secteur, mais aussi, et c’est là qu’est la nouveauté : une réduction du temps de travail ! Le syndicat demande que la semaine passe de 35 heures à 28 pour ses employés et demande que la perte de salaire qui en découlera soit en partie prise en charge par l’employeur, notamment pour les travailleurs qui ont de jeunes enfants à charge ou des parents âgés. La formule serait valable 2 ans, et l’employeur devrait garantir un travail à temps plein au terme des 2 années. Le syndicat menace de faire grève (une première depuis 2003) s’il n’obtient pas gain de cause, et il semble plus déterminé que jamais. Il faut dire que le contexte économique s’y prête …. Le patronat se dit prêt à augmenter les salaires de seulement 2%, mais c’est évidemment sur l’aménagement du temps de travail que nous sommes tous curieux de voir où les négociations vont mener. Les patrons estiment cette revendication intenable, car près de deux tiers de la population serait éligible, ce qui posera des problèmes d’organisation, des ateliers dépeuplés et des problèmes administratifs interminables.
Bref, c’est une petite révolution qui se prépare …..peut-être …