Ce n’est qu’à la mi-2022 que notre volume de consommation a retrouvé son niveau d’avant-COVID. Le boost espéré, consécutif à l’indexation historiquement élevée des salaires, ne s’est finalement pas produit. Avec une augmentation de 1,4%, la hausse de la consommation privée s’est alignée presque exactement sur à la tendance à long terme. Ce sont donc surtout les sociétés d’investissement qui ont dû contribuer à la croissance annuelle.
Petit commerce
Cependant, si nous nous concentrons sur le petit commerce – une part importante des dépenses privées – une tendance inquiétante se dessine. En termes nominaux, le chiffre d’affaires de ce secteur poursuit tranquillement sa croissance. Autrement dit : nous avons tous dépensé davantage dans les petits commerces que par le passé.
Mais si nous ajustons ce résultat en tenant compte de l’inflation, c’est une autre histoire. Sous cet angle, il s’avère qu’en termes de volume (et en moyenne), les ventes du petit commerce sont à la baisse depuis plus de trois ans. Le niveau de ce volume a diminué d’un bon 5% par rapport à la période d’avant-COVID. Il s’agit du niveau le plus bas depuis plus de 10 ans.
Cela étant, le baromètre de confiance à l’égard de l’ensemble du commerce (qui inclut les commerces de gros et les sociétés automobiles) est plus positif que vis-à-vis du reste de l’économie. Par ailleurs, le nombre relatif de faillites est plus faible.
Dans son dernier rapport BCM, la BNB nous permet aussi de comprendre le fossé manifeste qui sépare la croissance fulgurante de la consommation privée de la diminution des volumes dans le commerce de détail. Il semblerait que les ménages consacrent une partie toujours plus importante de leurs dépenses aux services plutôt qu’aux biens.
Une affirmation que nous pouvons étayer à l’aide des chiffres Eurostat. Lorsque nous identifions les dépenses de consommation liées aux services, il apparaît que cette part a fortement augmenté dans notre pays entre 2014 et 2022, de 53 à 58%. Constat frappant : durant la même période, cette part est restée plus ou moins constante aussi bien dans les pays voisins que dans le reste de l’UE.
S’agit-il d'un phénomène provisoire, ou les autres pays (européens) nous emboîteront-ils le pas d’ici peu ? L’avenir le dira. Une chose est sûre : cette tendance profite à notre économie. Les prestataires de services belges ont largement contribué à la croissance économique des derniers trimestres.